EAT-GIRLS
AREA SILENZIO - out November 08, 2024
Area Silenzio is eat-girls' debut record and it is both haunted and haunting. For the past four years, the French trio have been crafting their songs into little self-contained worlds with the patience of entomologists, taking them out all over the country and Europe to confront them with the wilderness of a live audience. The ten resulting tracks are a collection of electronic madrigals, groove-driven songs played on a mischievous multi-speed Victrola, ranging from languid dub drips to full-on drum machine cavalcades.
Their live performances have that same ghostly, ephemeral quality. There is something other-worldy about the three of them, a suggestion of telepathy, their three voices blending together or going their separate ways like a flock of starlings. They secured opening slots with artists as different as Thalia Zedek, Exek and The Young Gods, just to name a few. It is the elusive essence of their music that allows them to feel at ease pretty much anywhere they find themselves: part no-wave disco rhythms, part post-punk throbbing basses, folk tunes and synthesizers in equal measures, with a perpetual attention to hooks and melodies.
The album was self-recorded, a necessary measure to protect the delicate nature of the inner landscapes painted by the band. In this case 'delicate' does not mean 'soft' by any means: the industrial disco inferno of 'A Kin', the ritualistic kraut stampede of 'Para Los Pies Cansados' and the bubbly post-funk rhythms of 'Trauschaft' will leave you gasping for air once you come out on the other side. 'On a Crooked Swing', the opener, is all arpeggiated bass and stumbling kicks. 'Unison' will dip you into a hallucinatory river where nothing is what it seems to be and rescue you at the very last second. 'Canine', the first single off the record, will gently but firmly reach for your jugular with its vulpine Farfisa and deceptively nonchalant drum beat. The vocal polyphonies on '3 Omens' sound like a field recording of traditional music from a tiny country that has yet to be discovered.
eat-girls exist on a slightly different plane from ours, where everything is teeming with secrets and hidden life. Area Silenzio is a precious polaroid shot from that world, or, as Tom Verlaine would have it, 'a souvenir from a dream'.
Sebastien Perrin
FRANZÖSISCHER PRESSETEXT
Area Silenzio est le premier album de eat-girls et il est à la fois trouble et troublant. Cela fait maintenant 3 ans que le trio confectionne ses chansons comme de minuscules mondes intérieurs, avec la patience et la minutie d’un.e entomologiste - et qu’il parcourt la France et l’Europe pour les voir prendre vie le temps d’un instant. C’est ce va-et-vient qui a donné leur forme à ces dix pistes, véritables madrigaux électroniques joués sur une Victrola hantée, oscillant entre dub langoureuse et boîtes à rythme férales.
Sur scène, le groupe distille l’éphémère et l’insaisissable. Il y a chez ces trois-là quelque chose qui vient d’ailleurs, une connexion invisible lorsque leurs voix se mêlent et s’abandonnent pour mieux prendre leur envol, chacune de leur côté. On les retrouvait en premières parties de Thalia Zedek, EXEK, The Young Gods, pour ne citer qu’eux. C’est cette nature énigmatique qui leur permet d’être à l’aise devant une vaste diversité de publics : rythmiques discoïdes no-wave, basse post-punk, accents folk et synthétiseurs, avec toujours ce soin de la mélodie et du refrain entêtant.
L’album a été enregistré et mixé par le groupe lui-même, une mesure nécessaire pour préserver la nature délicate de ses paysages introspectifs. Pour autant, ‘délicat’ ne doit pas s’entendre comme ‘doux’ : l’infernale disco-indus ‘A kin’, l’élan kraut et ritualiste de ‘Para los Pies Cansados’, et les rythmes post-funk sautillants sur ‘Trauschaft’ testeront les facultés respiratoires de l’auditeur. ‘On a Crooked Swing’ ouvre l’album sous le signe du trouble, mêlant les arpèges inquiétants de la basse aux trébuchements du kick. ‘Unison’ est une noyade hallucinée dans des eaux trompeuses desquelles on ne sortirait la tête qu'à la toute dernière seconde. ‘Canine’, le premier single de l’album aux paroles doucement narquoises, cherchera votre jugulaire dans le noir avec son Farfisa de velours et son rythme faussement nonchalant. Les polyphonies de 3 Omens sonnent comme un field-recording de musique traditionnelle d’un pays qu’il nous reste à découvrir.
eat-girls habite une réalité légèrement différente de la nôtre, tout en secrets et vies cachées. Area Silenzio en est le précieux polaroïd, ou comme dirait Tom Verlaine, “a souvenir from a dream”.
Sebastien Perrin
